La vie du seigneur de guerre Uesugi Kenshin racontée par la mangaka Akiko Higashimura, en admettant que ce dernier aurait vraisemblablement été une femme.

Uesugi Kenshin est un combattant du XVI^ème siècle au Japon, considéré à son époque comme l'incarnation du dieu guerrier Bishamonten et surnommé le Tigre d'Echigo... On ne peut que constater le contraste entre le peu d'informations disponible en français et ce que la mangaka nous explique en détails, mais surtout entre le mépris occidental pour le chef aux victoires rares et la vénération du fin stratège au Japon. La rumeur selon laquelle il aurait été une femme a poussé Akiko Higashimura à en chercher la preuve ; mais elle a trouvé de nombreux indices, sous diverses formes et à différents moments de sa vie, qui mettent plutôt à l'épreuve le fait établi selon lequel Uesugi était un homme !

L'éducation qui lui a été donnée est celle d'un guerrier pendant une période de conflits perpétuels de territoire entre les familles nobles. Son sexe déclaré mâle à la naissance n'a pas été démenti à des fins stratégiques, à la fois pour surprendre l'ennemi et protéger le clan familial, l'aîné Harukage et seul réel mâle Nagao ayant une santé faible et préférant l'art au combat. Torachiyo - son prénom de naissance - suit donc les enseignements des disciplines militaires et élargit ses connaissances générales au temple Rinsen. Adulte, il est aussi réputé pour son talent en dessin et sa résistance au saké.

Hormis quelques incohérences graphiques - par exemple, les kimonos féminins avaient peu d'imprimés, mais sur des planches au tramage basique, la mangaka a pris la liberté de leur appliquer de légers motifs floraux - , Akiko Higashimura a tenu à réaliser une série biographique - encore en cours au Japon avec 8 volumes parus - la plus fidèle possible à la réalité historique, tant sur le déroulement pratique des grandes batailles que sur la vie quotidienne des petites gens. Elle a réfléchi à de nombreux aspects de son enfance, sa puberté, ses liens avec sa fratrie et ses alliés, son regard sur ses rivaux, son rapport à sa féminité, son implacabilité en tant que combattant et chef de clan, son caractère fier et bon vivant. Les traits comme tracés au pinceau, à la manière des calligraphies traditionnelles, apportent une touche de raffinement, rappelant la poésie des Haïkus, qui adoucit la dureté de l'époque.

Avis personnel : Dessinée avec une large carrure, mais des cils courbés et de belles mains, Uesugi Kenshin est en phase avec le rôle de guerrier, tout en ayant conscience de son statut de femme, physiologique comme social. En expliquant avec justesse et précisions le contexte de l'époque et les mentalités des personnages, l'auteure exploite les anecdotes et les allusions des textes anciens pour les narrer avec sagesse et suivre de près l'évolution de Torachiyo Nagao, en attendant de vivre les moments décisifs de son existence en tant que Tigre d'Echigo qui marqueront l'Histoire du Japon médiéval.

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Mon premier Gashapon livré du Japon ! Vous verrez, il y en a vraiment pour tous les goûts, des Pokémons et des plus mignons aux bonnets pour chats et aux plus bizarres...

Le Gashapon au Japon désigne à la fois une machine qui distribue de petits jouets et ces jouets même, placés à l'intérieur d'une capsule protectrice. Le terme est une onomatopée combinant "Gasha" qui est le bruit de la manivelle lorsqu'on la tire et de "Pon", celui du jouet tombant dans le réceptacle de la machine. Ces dispositifs se sont inspirés de la "tirette-surprise" française et la marque Bandai l'a remis au goût du jour en 1977.

Ils sont aujourd'hui encore très populaires, au point de pouvoir en trouver des dizaines alignés dans les rayons de magasins spécialisés, chacune contenant plusieurs petits produits dérivés d'une même série. L'acheteur glisse la pièce de monnaie nécessaire au déverrouillage, tire sur la manivelle et découvre le modèle qu'il a gagné, en espérant qu'il s'agit de celui qu'il voulait ou de celui qui lui manquait pour compléter la collection complète. Il en existe une multitude, des figurines licenciées aux objets du quotidien, des icônes de la tradition à des accessoires pour animaux, qui suscite l'envie des collectionneurs et voit le prix de certains modèles s'élever du fait de leur rareté.

J'ai commandé sur le site Candysan - filiale de Ici Japon basée à Tokyo, spécialisée dans la vente et la livraison de produits japonais, sérieuse et sympathique - 2 exemplaires d'une collection de 6 Gashapon Masque de renard. Ils sont donc à l'effigie du Kitsune, démon ou Yokaï nippon capable de prendre forme humaine, de rendre service aux personnes qui lui font bonne impression comme d'être malveillants envers les arrogants. Il est fréquent de croiser des porteurs de ces masques lors de fêtes et les mariés se dessinent des moustaches pour le festival Kitsune no Yomeiri qui célèbre les légendaires "noces du renard". Les deux masques sont fins, parfaitement peints et mis à l'intérieur d'une capsule en plastique avec un ticket détaillant l'ensemble de la collection dont ils font partie.  

Maru est l'exemple parfait de l'animal rendu populaire par les vidéos courtes dans lesquelles il laisse libre cours à ses manies postées par son propriétaire sur le Net. Mâle de race Scottish Fold né en Mai 2007, il a celle de s'introduire systématiquement dans des sacs ou des cartons, peu importe la difficulté acrobatique que cela lui impose, faisant montre à la fois d'inventivité et de sérénité..

La toute première vidéo est mise en ligne en Juillet 2008 par sa propriétaire sur le site Youtube via son profil mugumogu. Un an plus tard, ce dernier est le 9^ème comptant le plus d'abonnés au Japon et totalise plus de 67 millions de vues. En Janvier 2019, il atteint les 405 millions, battant le record Guinness World de vues de vidéos d'un animal. Deux DVD I am Maru et Maru Desu sont sortis respectivement en Septembre 2009 et en Février 2010, ainsi que deux livres de photographies I am Maru et More Maru en Septembre 2009 et en Août 2011. Sa popularité est telle qu'il a figuré dans plusieurs publicités et été mentionné dans le New York Times comme le chat le plus célèbre sur Internet.

En Août 2013, sa propriétaire accueille pour rendre service à un vétérinaire un chaton femelle baptisé Hana pendant deux semaines. La cohabitation avec Maru se passe si bien qu'elle décide de l'adopter. Faisant son apprentissage auprès du mâle qui a alors 6 ans, Hana intègre le foyer, mais aussi les vidéos. Un blog partage ces dernières, des clichés et des nouvelles des deux chats régulièrement, comme juste après le séisme en Mars 2011 au Japon, pour prévenir ses fans que Maru se portait bien.

Un premier roman qui concentre toute la poésie et la cruauté des contes traditionnels russes.

Au XIV^ème siècle en pleine campagne de Russie du Nord, l'épouse de Piotr Vladimirovitch met au monde leur cinquième enfant, une fille, avant de rendre l'âme. En grandissant, Vassilissa fait preuve d'un fort caractère et de la faculté de voir les créatures surnaturelles qui les entourent, qu'ils soient dans la forêt sauvage ou à l'intérieur même des foyers. Les habitants du village et les membres de sa famille la considèrent étrange et rebelle, se contentant de chuchoter ou grogner dans son passage. Comme dans beaucoup de contes, la situation change avec l'arrivée d'une belle-mère, Anna Ivanovna, mais surtout avec celle du prêtre Konstantin Nikonovitch.

La première prend Vassia en grippe et cherche à lui faire quitter la maison, en la mariant de force ou en la mettant au couvent. Or l'adolescente ne supporterait pas d'être sous le joug d'un époux, ni de se retrouver cloîtrée entre quatre murs. Quant aux messes et aux sermons du Père Konstantin, ils insufflent la crainte du jugement de Dieu parmi les villageois, qui cessent de faire des offrandes aux tchiorti - esprits protecteurs, par exemple de la maison ou des étables - et commencent à avoir des propos haineux envers Vassia, la traitant de sorcière et l'estimant responsable du mauvais sort qui s'acharne sur les récoltes, alors que l'hiver devient chaque année plus rude, plus mortel... Car les tchiorti délaissés s'affaiblissent et la peur des hommes nourrit l'Ours, Medved le Chaos scellé jusqu'alors dans la forêt par Morozko le Gel . 

L'auteure narre dans ce roman l'enfance et l'adolescence de Vassilissa Petrovna, sa rencontre avec Soloveï son fidèle cheval, dont elle suivra les aventures à Moscou dans les volumes La Fille dans la Tour et L'Hiver de la Sorcière, composant la Trilogie de l'Hiver. La jeune Russe y retrouvera d'autres protagonistes introduits ici, notamment Sacha son grand frère sage et pieux, l'ambitieux et insensible Père Konstantin, ainsi que Dimitri Ivanovitch, membre de la famille grand-princière sur laquelle plane le mystère encore entier de la grand-mère de Vassia.

Avis personnel : Le lecteur aura vraiment la sensation en lisant ce rite initiatique d'écouter un conte raconté à la lueur du feu, alors que l'hiver fait rage au dehors. Les termes familiers de la langue orale, les proverbes et formules rituelles, les animaux totems et la marâtre... Beaucoup d'éléments et symboles du folklore russe composent la narration et permettent au lecteur de s'imprégner de cette culture unique.

L'Ours et le Rossignol >>